La Chine est réputée pour sa stricte réglementation, elle se réfère aux GB (Guobiao standards) ou normes nationales chinoises dont l’approbation est obligatoire pour commercialiser un produit en Chine. Le marché de la nutrition infantile n’y échappe pas et fait face à une exigence forte.
La nutrition infantile : un marché difficile
En effet, chaque usine de fabrication doit suivre une règle d’or : pas plus de 3 marques fabriquées par usine et chaque marque ne doit pas produire plus de 3 références. Ainsi, une usine de poudre de lait infantile en Chine ne peut pas produire plus de 9 produits différents. Selon les autorités, cette réglementation à deux objectifs principaux :
- Le protectionnisme : limiter l’installation de producteurs étrangers sur le sol Chinois.
- Le contrôle : une usine ne fabricant pas plus de 9 produits différents doit avoir un meilleur contrôle de la qualité de sa production et réduit le risque de problèmes sanitaires.
Une autre limitation légale pour ces 9 produits est l’obligation de différenciation. En effet, même si leur ingrédient principal peut être identique, les ingrédients spécifiques (calcium, DHA, lactoferrine etc.) doivent être différents. Ainsi, deux produits issus de la même usine ne peuvent posséder les mêmes propriétés.
Ainsi, une « success story » sur le marché de la nutrition infantile chinois n’est pas impossible, mais il faut être conscient des restrictions réglementaires et des limites qu’elles imposent.
La Chine a un fort intérêt pour la lactoferrine
Etudions de plus près le succès et l’engouement pour la lactoferrine sur le marché de la nutrition infantile chinois.
En 2008 la Chine fait face à un terrible scandale sanitaire : du lait contaminé à la mélamine est vendu et consommé par des nouveaux nés, causant la mort de beaucoup de nourrissons. Depuis ce triste épisode, les consommateurs chinois sont extrêmement méfiants quant à la composition et la qualité des laits infantiles sur le marché. Cette peur à conduit à une prémiumisation des articles de nutrition infantile proposés en magasin. C’est de cette tendance qu’est né le double standard DHA / Lactoferrine. En effet, à la suite de toute la campagne de promotion et sensibilisation sur les bienfaits de ces ingrédients, les consommateurs ont vite associé leur présence à une qualité indéniable du produit. Devenue ainsi un standard sur ce marché, 50% de la production mondiale de lactoferrine est utilisée en Chine.
Quelles sont les nouvelles tendances pour le marché chinois ?
Comme évoqué précédemment, le marché de la nutrition sénior à de beaux jours devant lui en Chine, notamment avec le phénomène du vieillissement de la population. En effet, en 2020, 35% de la population chinoise aura plus de 60 ans et ce chiffre ne fait qu’augmenter. Malgré le potentiel évident de ce marché, la réglementation chinoise pose encore une fois ses limites : interdiction de communiquer sur un produit « riche en… » et de mettre en avant un ingrédient spécifique telle que le caséinate de sodium, pourtant très recherchée et employée par les industriels.
D’autres tendances voient le jour en Chine. Tout d’abord le BIO dans le marché de la nutrition infantile. Même s’il représente à peine 5% de ce marché, il connait une progression rapide de réputation et de consommation.
Ensuite, le lait de chèvre. Reconnu pour ses caractéristiques non-allergéniques et de digestion facile, il est surtout consommé dans les campagnes chinoises et de plus en plus en ville. Malgré ce succès, les producteurs de poudre de lait de chèvre s’inquiètent.
Ainsi, malgré des réglementations strictes et nombreuses, la Chine demeure un puissant marché en ce qui concerne la poudre de lait infantile. La lactoferrine étant devenue un incontournable de ce marché, son potentiel commercial conservera son intérêt pendant encore plusieurs années. Quant aux nouvelles tendances du BIO et de lait infantile à base de lait de chèvre, elles sont pour le moment qu’anecdotiques contenu de leurs volumes de vente, mais elles représentent un potentiel de croissance important.