La consommation « Evergreen » est, comme expliqué dans notre article introductif, un type de consommation qui va prendre en compte l’ensemble du cycle de vie du produit pour le rendre le plus durable, le plus « vert » possible. Pour créer cette économie circulaire il est nécessaire qu’une collaboration forte et un engagement réel soient mis en place entre les différentes parties prenantes : fournisseurs, fabricants, distributeurs, gouvernements, associations et consommateurs.
Des attentes et des convictions consommateurs fortes
Toujours plus sensibilisés aux enjeux environnementaux et de qualités des produits, les consommateurs modifient leurs critères de choix et sont de plus en plus enclins à payer plus cher pour « mieux manger » et de manière plus durable.
Il y a d’une part une envie de manger « plus sainement » mais aussi d’assurer une certaine sécurité alimentaire. En effet, suite aux nombreux scandales alimentaires principalement sur les produits carnés des deux dernières décennies, une étude du Credoc révèle que la consommation de viande a reculé de 12% ces dix dernières années. Ce phénomène se confirme à travers des rayons qui se végétalisent avec l’explosion de l’offre végétarienne et vegan mais aussi d’une offre bio qui confirme sa position.
Les consommateurs sont soucieux d’avoir une alimentation la plus naturelle possible. Ceci se traduit par la volonté d’une liste d’ingrédients réduite au maximum, une diminution voire même une non-utilisation d’additifs et de conservateurs dans les produits mais aussi de l’arrêt de l’utilisation de pesticides dans l’agriculture. Le souhait de la préservation de notre environnement est devenu un réel critère de choix pour ces « shoppers » qui ont compris qu’une approche durable de l’agriculture permet de conserver la bonne santé des sols et surtout, la leur.
Le bio conserve encore beaucoup de potentiel puisqu’il ne permet pas de subvenir aux besoins actuels de la demande, qui elle, explose. Le « made in France » a également le vent en poupe. Finalement les circuits courts paraissent être un des meilleurs compromis sur l’ensemble des préoccupations des consommateurs.
Avec le développement des applications de scans de produits, et l’apparition du système d'étiquetage nutritionnel le « Nutri-score », il y a une prise de conscience encore plus forte. Les consommateurs demandent plus de transparence de la part des entreprises d’agroalimentaire concernant les composants, les origines, les informations nutritionnelles des produits, jusqu’au respect du bien-être animal et des conditions de travail des employés.
Pour le garantir aux consommateurs de nouvelles certifications font leur apparition comme la HVE : Haute valeur environnementale. Elle est issue du Grenelle de l’environnement, reconnue et portée par les pouvoirs publics. Cette certification est une démarche à 3 niveaux d’exigences. Le niveau 3 étant celui qui permet d’obtenir la mention « Haute Valeur Environnementale », qui traduit un niveau d’excellence environnementale. Cette certification est basée sur le volontariat des exploitants agricoles de vouloir travailler de manière raisonnée et dans le respect de l’environnement, et est délivrée par un organisme certificateur indépendant.
Des préoccupations au-delà du produit lui même
Sur d’autres niveaux, la préoccupation pour le gaspillage alimentaire des consommateurs et des associations a su impulser une loi interdisant aux acteurs de la grande distribution de jeter leurs invendus et de les offrir a des associations compétentes. L’apparition également d’applications mobiles pour lutter contre le gaspillage ont permis aux consommateurs de pouvoir acheter à moindre prix des denrées alimentaires destinées à être jetées.
Pour ce qui est des packagings, les consommateurs souhaitent réduire leurs emballages et dénoncent le « suremballage marketing » des marques. Ils le font même savoir au cours d’opérations de « plastic attack » qui consiste à retirer tous les emballages inutiles à la fin de leurs achats, et de les laisser en caisse.
Une réelle réflexion des fournisseurs et fabricants est en cours pour un « meilleur » cycle de vie des packagings : utilisation de matériaux bio-sourcés, un recyclage garanti à 100%, pouvoir les composter ou de leur trouver une seconde utilisation. Il est devenu essentiel de produire en limitant la consommation et le gaspillage des ressources ainsi que la production de déchets.
Ainsi, le « evergreen » est bien plus qu’une tendance pour 2019, c’est un fil conducteur pour les stratégies des entreprises en agroalimentaire. Les principaux enjeux étant d’offrir des produits conçus dans le respect des êtres vivants, d’offrir une qualité des produits, de communiquer avec transparence et de réduire l’impact environnemental sur l’ensemble de la chaîne du cycle de vie du produit. Cependant, les consommateurs ont besoin de comprendre et voir les bénéfices de leurs actions. Une ligne de conduite sur laquelle les industriels vont continuer de se pencher pour cette année 2020 !
A PROPOS DE MINTEL
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